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Mme Jeanne Antoinat : « Je crois pouvoir dire que j'ai eu une belle vie »

par Carolus1939 27 Octobre 2014, 20:54 Actualité

Fêtée par la commune lors du repas des aînés, Mme Jeanne Antoinat a eu cent ans le 14 août dernier. Résidant à l’Ehpad de Pont-de-Vaux depuis 2011 elle est revenue à Arbigny, accompagnée de ses deux filles, pour participer à cette journée avec ses concitoyens.

Rencontre avec une centenaire habile à la conversation :

     

Madame Antoinat, comment résumeriez-vous votre vie aujourd’hui ?

« Je pense que j’ai eu une belle vie et je souhaite sincèrement à ceux qui nous entourent aujourd’hui, de vivre aussi longtemps en restant en bonne santé comme je le suis. J’ai connu, comme tout le monde, des moments difficiles, mais je n’ai pas à me plaindre de cela ».

L’absence de votre mari prisonnier en 1939 à dû être douloureuse ?

« Oui, mais je n’étais pas la seule dans ce cas-là. Il y avait d’autres jeunes mamans. Ce que je peux dire, c’est que j’ai toujours eu de ses nouvelles. Entre femmes de prisonniers, en échangeant entre nous, nous parvenions à savoir car il arrivait que des prisonniers se
 

croisent. Les nouvelles reçues par l’une d’entre nous, nous réconfortaient aussi. Je me souviens que Madame Blanchard, la pharmacienne (à Pont-de-Vaux) mettait une pièce à notre disposition où nous pouvions nous rencontrer et déposer nos colis à destination de nos époux  prisonniers. Même après sa déportation, en Allemagne, mon mari a toujours reçu mes lettres et mes colis».

Vous étiez aussi en Tunisie et en Algérie...

« C’est la vie des familles de militaires. D'Algérie nous sommes partis après le cessez-le-feu, en 1962, mais nous avions fait revenir nos filles en France avant la fin »

     
Jeanne Antoinat  

Née à Arbigny, au début du conflit, quelques mois avant que son père, Jean-Louis Venet, ne parte à la guerre en laissant une épouse et trois enfants, Jeanne y a vécu jusqu’à son mariage avec un jeune officier, Henri Antoinat. Elle connaitra alors, au gré des affectations de son époux, des moments de calme ou de grande incertitude. Installée à Mâcon en 1937, elle verra son mari partir à la guerre en 1939, peu après la naissance de Guilaine, sa fille aînée, et celui-ci tomber aux mains des allemands, à la tête de sa section, à la fin de 1939. Réfugiée à Arbigny auprès de ses parents, elle l’attendra durant 5 ans. Après sa libération, Henri Antoinat sera nommé à Sissonne dans l’Aisne, en 1945. Naîtra alors sa deuxième fille, Evelyne, en 1947.

Mais l’Afrique du Nord va s’embraser.

 

 Il y aura un nouveau départ pour la Tunisie, jusqu’en 1952, un retour à Pont-de-Vaux, puis une nouvelle affectation à Oran, en 1959, jusqu’à la fin de la guerre, en 1962.  Lyon, et Caluire pour domicile, seront alors la dernière étape dans la carrière du Colonel Antoinat avant le retour au pays. En 1971, le Henri Antoinat deviendra le premier président du club de football :  « l’Avant Garde » d’Arbigny. Durant une dizaine d’années, la fin de chaque saison sera fêtée dans la maison des Antoinat, et c’est Jeanne qui en assurera la réception. Des moments que les anciens footballeurs n’ont pas oublié. Après le décès de son époux, Jeanne Antoinat va résider dans sa maison et s’occuper de son petit jardin de fleurs et de légumes, jusqu’à l’âge de 97 ans...

Mme Jeanne Antoinat : « Je crois pouvoir dire que j'ai eu une belle vie »
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